La connaissance est
moins une affaire d’instruction que de mémoire. Cette mémoire détermine aussi
notre perception du présent, façonne nos anticipations, permet la détection de
la nouveauté et de l’apprentissage. Cet apprentissage couvre un champ de
connaissances incommensurable, allant des acquisitions sensorielles les plus
élémentaires aux représentations les plus complexes. La mémoire la plus
importante n’est pas la mémoire lexicale, associée à l’apprentissage par cœur,
mais la mémoire sémantique, liée à notre intuition empirique. Lorsque vous avez
acquis une connaissance, par un ou plusieurs de vos sens, elle est consignée
dans votre corps jusqu'à ce que vous en ayez recours. La manifestation de cette
information sera spontanée si le corps est libre de toute congestion ou
tension. Dans l’absolu, la connaissance est innée dans un corps humain,
puisque, non seulement la solution à une.
Si vous êtes en train de marcher dans le parc, vous n’êtes pas en train
d’évaluer le travail des deux cents muscles et des centaines de milliers de
neurones et de glandes sudoripares sollicités. Vous ne sentez pas le milliard
de bactéries qui grouillent sur chaque pied. Vous ne calculez pas les
battements de paupière nécessaire à l’hydratation de l’œil. Vous ne pensez pas aux
sept secondes que prend le raisin, que vous venez d’avaler, pour se rendre dans
votre estomac ou les déglutitions appropriées pour humecter la gorge. Mais tout
fonctionne. Et cela fonctionne rondement quand vous éprouvez de la joie et de
la satisfaction. Lorsqu’on se sent bien dans sa peau, on atteint un niveau
d’attention et un degré de concentration maximal. Le doute et l’hésitation n’existent
pas.
Notre capacité intellectuelle dépend
du bon fonctionnement interne de nos organes. Le système digestif, alimenté normalement
et régulièrement, produit toute la pharmacopée biochimique nécessaire à notre
détente et à notre épanouissement. Encore que, les principaux éléments qui
assurent une fluidité corporelle sont d’abord une respiration harmonieuse, une
cohérence cardiaque et enfin un équilibre émotionnel. Le massage transmet beaucoup
plus que la revitalisation des systèmes, il maintient l’homéostasie corporelle. Le corps assoupli et
sensibilisé, assimile et interprète la connaissance spontanée ou empirique des
sentiments et des idées. L’intelligence fluide contrôle les fonctions que la
médecine qualifie d’involontaires, telles la digestion et les pulsations
cardiaques. Croyez-vous qu’elle s’arrête là, l’intelligence fluide?
Un bon massage accroît les sécrétions digestives, liquéfie les mucosités
respiratoires, active la circulation sanguine et lymphatique, augmente
l’oxygénation des tissus, engendre la production des glandes sébacées, induit
la transpiration et favorise l’élimination des toxines. Les manipulations tonifiantes
permettent au corps en repos sur une table, calme et végétatif d’emmagasiner l’énergie
vitale. Il prend
conscience de sa propre existence, de sa pleine présence, ici maintenant,
inspiration après expiration, moment après moment. En augmentant l’activité
parasympathique, le massage entraîne une diminution du stress, une baisse du
cortisol sanguin et une amélioration de l’immunité. C’est toute la physiologie
du corps qui en bénéficie.
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