Votre physionomie exprime à tout instant vos sentiments et votre état d’esprit. Les expressions les plus éloquentes se manifestent par le visage. Bien involontairement, notre expression faciale trahira les émotions du moment, notre inquiétude, notre déception, notre dégoût. Si la contrariété se manifeste par le visage, elle est, bien avant tout, d’origine fonctionnelle comme une insuffisance pulmonaire, glandulaire, valvulaire, etc. La couleur et les plis de la peau comme les traits tirés reflètent une faiblesse. Celle-ci sera amplifiée par la nature des contrariétés et l’importance qu’on y accorde. Visages blafard, enflé ou affligé sont des signes qui indiquent des déficiences organiques. Il y a loin, direz-vous, entre une déficience et un trait particulier du visage. Les traits familiaux, pourtant, sont déjà le reflet d’une hérédité organique.
Nous cherchons souvent à neutraliser ou corriger un œil triste, l’absence de sourire ou une insolente ride. Le navrant fond de teint, les dents trop blanches, les cheveux trop colorés, la peau trop lisse…manifestent, contradictoirement, les mêmes faiblesses. Vieillesse, maladie et fatigue laissent leurs traces malgré les coquetteries visant à les escamoter. L’énergie physiologique exerce une traction sur les muscles du visage. Une baisse de pression ou une respiration restreinte entraînent une carence énergétique et provoquent pâleur de l’épiderme et tension des muscles faciaux.
Si le corps que l’on masse ne peut mentir, le
visage non plus ne peut dissimuler les discordances physiologiques. Le coin
interne de l’œil, un menton vigoureux et la barbe forte nous rapportent au
Cœur. Le cerne sous les yeux ou une chevelure terne se rapportent au Foie. Il
en est ainsi pour le nez démonstratif du Poumon, les oreilles révélatrices du
Rein, et les lèvres édifiantes de
Toutes tensions corporelles influencent la fonction circulatoire. Cacher sa peur augmente ses palpitations. Retenir ses émotions amplifie la désorganisation interne. Le tricheur consomme beaucoup d’énergie à dissimuler ses intentions. Cela en fait un modèle de constipation et d’ulcération. Le bluffeur, conscient ou non, dissimulera ses réactions par des gestes masquant les signes d’une émotivité intense, en se frictionnant le front, se massant le menton ou se tirant l’oreille. Toute résistance consciente cherchant à contenir les signes de ces émotions provoque une intensification des tensions.
Le doigté adéquat pour le massage du visage
est facile à acquérir pour qui veut le pratiquer sur soi-même. Pour
l’essentiel, il consiste à distendre la peau sous les doigts pour faire
circuler le sang et le flux nerveux par des effleurements lents et effectuer
des mouvements circulaires sur les points de tensions; ce que tout le monde
sait si bien pratiquer en se faisant un shampooing. Il ne faut pas avoir peur
de tirer sur l’oreille pour tonifier le muscle temporal et le canal acoustique ou
d’enfoncer le bout du pouce sous l’arcade sourcilière et le coin intérieur de
l’œil pour tonifier le méridien de la vessie. On peut s’amuser à faire de
petits pincements sur les sinus ou à rouler le bout des doigts dans les fosses
temporales. Rien ne vous empêche de grimacer en faisant vos manipulations.
L’important c’est de réussir à détendre les tensions que vous aurez spontanément
repérées. Le masseur doit apprendre à faire le vide mental pour être totalement
présent à l’autre.
Aussi, l’épilogue parfait du massage concerne la figure parce qu’il boucle les terminaisons du pôle énergétique positif. Lorsque les contractions physiques de l’ensemble du corps sont désamorcées, il ne reste qu’à effacer les stigmates faciaux.
Le visage s’égaye lorsque le corps
s’épanouit. Il y a bien des chances que la première personne que vous
rencontrerez, discerne, par votre expression radieuse, que vous venez de
recevoir un sacré bon massage.
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