MON PREMIER VRAI MASSAGE

 

Je  note sur la fiche les utiles renseignements et avant de l’inviter à s’installer, je demande à ma jeune cliente Marie-Soleil si elle a déjà reçu un massage?

—    Quelle question man, j’en ai eu full! Des super, des flyés pi des capotés. Mais je cherche quelque chose de plus vrai, moins techno, plus énergétique, tsé veux dire. Je m’installe de quelle façon? Est-ce que j’enlève tout? - Est-ce que je garde ma culotte? -Je veux juste savoir c’est quoi la game, je ne suis pas puritaine!  Est-ce que je mets la tête là ? Je m’empresse de la rassurer. Quand c’est la première fois, certaines personnes gardent leur culotte. Elles se rendent vite compte de l’incongruité de la chose. Elles découvrent les savantes manipulations de serviettes et l’avantage des pétrissages salutaires du bassin. Je quitte la pièce pour me laver les mains, la laissant se préparer et se glisser sous les draps.

 

  J'impose mes mains sur son dos pour mesurer la température, le degré de tension et les vibrations, les secondes doivent lui paraître interminables. Je souris en devinant les flots de pensées dans sa tête.

—    Ben voyons, y vas-tu commencer? Examinons la situation. Je suis étendue, je suis confortable, allongée sur le ventre, la tête bien calée. Ses mains m’apaisent. Les draps sont doux et chauds. Bon, là j’ai trouvé la posture idéale, là c’est vrai. Je laisse pendre mes bras. Je devrais laisser pendre mes pieds aussi, mais ils sont déjà sur des coussinets, bof! Est-ce que j’ai enlevé mes bas? Bien voyons, je suis nue! Ah oui! la pression me soulage. Ça doit être mes reins, mes lombaires? C’est jouissif, j’aime! En tout cas, c’est bon. Je devrais lui dire, mais il est bien trop loin, au-delà du nuage. Est-ce mon cœur qui bat si fort? Je vois des poissons tropicaux qui se bercent dans un champ de coton où il pleut des fraises. Ouf! Comme sa main est calmante! J’ai l’impression qu’il m’entend penser. Bon sang, quelles sont ces manœuvres? Il y a des parties de mon corps que j’ignorais. Je me perds dans la table, dans les draps, dans le tapis, dans le jus, dans le je ne sais plus quoi! Et puis non j’abandonne, amène-moi ou tu veux.   De toute façon, c’est délicieux. Mais, comment ai-je pu me retourner sur le dos? Mon corps semble soumis à un inventaire de neurones. Je pénètre la géographie des sens, la géométrie des couleurs. Mes neurones ont des formes psychédéliques. Je bascule comme dans une machine à boules de peluche. C’est rythmé, langoureux, paisible. J’espère que le temps ne passe pas trop vite. Est-ce mon téléphone qui sonne? Non, c’est la musique. Au fait, la musique, je n’avais pas remarqué, c’est une ambiance indéfinissable. Et ce fluide qui pénètre ma chair, sensation étrange, qui me rappelle je ne sais quoi de spatial et puis non,  je dois admettre que la sensation est nouvelle.

 

  Je masse un corps réceptif. Son sens tactile est éminemment perspicace. Sa peau mesure les variations rapides, les dérivés des forces de pression ou de la vitesse de glissement. Elle est assurément débordante d’énergie. Marie-Soleil est totalement présente. Son visage est équilibré, sa bouche est entrouverte, ces épaules sont lourdes. Sa peau est démonstrative, les teintes varient selon l’agitation intérieure en harmonie ou en dissonance. Les légères palpitations trahissent probablement un sommeil trouble, car la fatigue se dessine dans le coin interne de l’œil. Elle semble dure avec sa personne et ne pas savoir arrêter. Cela demande une reconnaissance au niveau du sternum et des omoplates avec l’huile essentielle de rose et d’hélychrise, de la nuque et des oreilles avec la menthe poivrée, et du ventre avec le basilic, pour son intestin grêle. Le cerveau de Marie-Soleil baigne dans les ondes alpha, caractéristique du corps flottant entre l’éveil et le sommeil. Un soubresaut la ramène sous les couvertures duveteuses et embaumées. Elle respire profondément. - Prenez votre temps pour vous lever.

 

—    J’en ai manqué des bouts, je pense, dit Marie-Soleil. Vers la fin, je voyais une porte s’ouvrir sur les premières lueurs d’un matin mauve. Je ressens encore l’énergie de cet environnement, les odeurs apaisantes, les sons rassurants, les couleurs réconfortantes. Une vigoureuse vague, une puissance atomique. Oui, c’est ça, je pense que tu m’as massé les atomes et que mes neutrons ne seront plus jamais neutres. Je perçois mieux mon corps dans le vide de l’espace mental où les émotions sont intenses. Je, je, je ne sais pas par ou commencer, c’est inexprimable. Et puis zut, je cherche tout simplement à vous dire que j’ai tripé. C’est comme si… c’était mon premier vrai massage!

 

UNE FEMME FORTE

    Je vous le dis tout de suite monsieur, je n'ai jamais été massé par un professionnel, j'ai mal partout et je n'aime pas l'idée d'enlever mes vêtements. Et bien moi, tout de suite madame, comme ça là, je ne peux rien vous dire.  Mais je n'en pense pas moins que son système nerveux est fragile, donc qu'il faut le réconforter, que le massage représente pour elle une restriction, bien injuste, et que si elle veut faire masser ses vêtements, qu'elle aille à la buanderie. Monsieur, comprenez-moi bien, j'ai de lourdes charges professionnelles, je ne veux pas avoir l'air de perdre le contrôle de mon environnement et j'aimerais avoir l'air détendu. Madame, je ne m'occuperai pas de votre apparence, je vais m'attarder à votre paix physique dont dépend celle de votre esprit et lorsque le tout sera détendu … vous en aurez l'air. Je dois vous dire monsieur que mon travail c'est tout pour moi, c'est mon chez-moi, mes émotions et ma famille. Enfin, à part ma jument Nelly que j'aime bien, mais que je ne vois pas souvent. Cela dit, je n'aime pas quand les choses traînent, alors…

   Ça tombe bien, comme mes mains entendent mieux les voix du corps, en moins de deux on est à la table. Sa personne est présente et éveillée, mais peu lucide à l'égard d'elle même. Son corps va tenir le choc d'un premier massage. Elle n'a que trente-six ans, mais ses 36 chandelles brûlent par les deux bouts. Classique. Ce premier massage va permettre d'établir les grandes lignes. Classique aussi, la perturbation de son système sanguin, et par ricochet les malaises cardio-vasculaires, le principal problème de santé chez les femmes actives. Anne, vous avez beau déplorer ne pas faire assez souvent d'équitation, vous ne ménagez pas votre monture. On estime tenir  les rênes d'une entreprise, mais quelquefois c'est l'entreprise qui vous fait prendre le mors aux dents.

 

  La peau d'Anne se transforme en une courte pointe d'empreintes. Glissements sur les plaques souvenirs du soleil, palpations des taches de parfums, effleurages des rougeurs de contrariétés et observations des sueurs d'étonnements. Telle peau tel cerveau. Leur dialogue est intime grâce à un ensemble de sécrétions biochimiques. Anne me dit, avoir l'impression d'être Nelly qui se fait brosser. Heureusement, elle s'en régale, et dans sa catalepsie gourmande les miaulements font soudainement place à un bougonnement qui ne ment pas. La région lombaire tendue annonçait un muscle fessier blindé, mais c'est le piriformis, qui est douloureux, qui signale souvent une sciatique galopante. C'est douloureux, mais elle insiste pour que je laboure. Comme une masochiste qui demande à un sadique de lui faire mal, et l'autre de lui sourire en disant NON, il n'est pas question de torturer une tension. Il suffit d'après mes constatations que je cerne le sacrum et masse les muscles adjacents, que je traite le méridien de la vessie et qu'ensuite, je polarise l'énergie de la vésicule biliaire.

   Anne sent encore plus de courbatures que tantôt, accompagnées de bouffées de chaleur. Est-ce qu'on régresse, masseur ? D'une certaine manière, on peut dire qu'on est retourné au cheval-vapeur.  C'est que, sous votre attelage, il y a un système nerveux central madame ! La détente n'est pas un message qui se drague sur une icône de courriel. Dans l'échange Anne Masseur Anne, ne vois-tu rien venir, dans la moelle épinière une cascade de signaux ? Les messages de détresses sont nombreux et il est préférable de dégager la circulation sur tous les systèmes. Vous n'avez pas un truc pour expédier le courrier ? Je crois justement que les trucs-santé sont la cause de vos tourments.

   La pouliche a retrouvé le sommeil. Je parle de Nelly, qui piaffe de voir plus régulièrement sa maîtresse. Le temps consacré à Nelly, c'est le temps qu'Anne se donne, elle le constate avec amusement. De femme forte, je suis passé à très forte, me dit-elle, toujours sur le même ton empressé. Je vois mon manège pour ainsi dire, je voulais défoncer toutes les portes, mais ne pas ouvrir les miennes. Je ris encore de notre première rencontre ou avant de quitter le studio je vous ai dit, je ne sais plus si je dois vous appeler masseur ou confesseur, car j'ai l'impression que je ne peux rien vous cacher !

–Pourvu que vous ne m’appeliez pas truc santé.

FEMME RECHERCHE MASSEUR

 

  Marie-José préfère se faire masser par un homme. Plusieurs femmes se félicitent d'avoir persévéré à trouver le massothérapeute qui leur correspond.  Est-ce la quête de l'énergie yang, la main paternelle, ou le toucher protecteur? Marie-José comprend qu'elle ne veut pas tromper son spleen ou sa fatigue par des soins qui les ramènent au miroir du féminin imposé. "Je n'abandonne plus ma recherche de bien-être, aux marchands de guides sur le bonheur prédigéré ou les potions de l'herberie tout crin" me confie-t-elle.  Cécile explique qu'elle ne comble pas une grosse fatigue ou un dérapage par de la psychologie en kit, c'est-à-dire le prêt-à-comprendre pour la femme en panne. Ce n'est pas une affaire de génération, bon nombre de femmes sont intolérantes aux remèdes placébelles (féminin prescrit de placebo) comme aux soins esthétiques superfétatoires. Doit-on percevoir, le comportement féminin qui pousse aux achats compulsifs d'une deuxième peau, comme une voie d'évitement à sa vraie nature ?

 

Il y a bien des façons de penser à soi. Essayer une nouvelle coiffure, risquer une manucure flamboyante, souffrir l'acupuncture vaudoue ou une épilation intégrale, gloser une chronique astrologique débonnaire…des douceurs éphémères qui parviennent à distraire tout au plus. Il y a aussi, investir dans une machine à marcher, pareille à une prisonnière de ces fictives obligations, sur un plancher qui roule, comme une souris de laboratoire. Il y a l'engagement obstiné au gymnase à la mode, comme si on pouvait s'abonner à la santé ! Pourtant, penser à soi dans le sens de s'investir, c'est se donner du temps et de l'espace pour laisser émaner et considérer ses besoins fondamentaux.

 

  S'agit-il d‘espérance ou de confiance en soi ? Pour vivre à l'épreuve de la maladie, il faut entre autre vivre à l'épreuve des superstitions et des fausses convictions.  Il faut surtout, Être, à l'épreuve des pièges de la fatigue. Entre autres, le piège de motiver ses activités par la culpabilité et la crainte. Cette introspection débarrassée de l'obligation de paraître, de bien faire les choses, d'évaluer, de comparer. Ce "Yin" qui entre en relation avec ses propres états d'âme. Vous êtes, sitôt devenue, la meilleure personne à vous indiquer le chemin à suivre, à vous dire la bonne aventure, à vous révéler. Et puis il y a l'énergie "Yang", celle du donneur, silencieuse, qui saisit et réplique sur toutes les tensions à désamorcer. Massage qui rassure, massage qui épanouit. Puis à chaque étape, une barrière qui disparaît.

 

Bien sûr, ce n'est qu'une métaphore. La rencontre de deux individualités est comme le contact de deux substances chimiques, si une réaction se produit, les deux sont convertis voire renouvelés par un réel courant d'énergie positive. Que l'on soit homme ou femme, nous souhaitons recevoir une attention et une énergie supplétive, selon sa nature. Cécile a réussi à reprogrammer, il y a quelques années, la signification du mot "recevoir". Il désignait encore, être une hôtesse consciencieuse, en l'occurrence accomplir pour les autres. Maintenant, recevoir, veut dire penser à soi. Pas comme quelqu'un qui se contente de le déclarer ou d'attaquer des programmes trop ambitieux, mais plutôt, comme quelqu'un qui poursuit une quête agréable d'émancipation du corps à travers une libération des tensions et des émotions. Pourquoi pas un masseur ?

 

 

MASSAGE À LA NITROGLYCÉRINE

 

  Mon amie Jeanne me raconte son dernier massage-vacances où elle a souffert en silence, se promettant de réprimander la masseuse. -Non, mais c'est vrai ! Pourquoi visse-t-elle dans mes tensions cette mascotte de Sibérie ? C'est qu'elle me gonfle plutôt le système. Elle ne fait pas la différence entre pétrir et pétrifier ! Enfin ! Elle pense peut-être que je suis une poupée russe et qu'il faut masser la plus petite en même temps que la plus grosse ! Mais toi Pierre, est-ce que tu tortures tes clientes? – Non, moi j'utilise la nitroglycérine, c'est plus raffiné. - Hein ! Que veux-tu dire ? - Et bien, j'injecte de l’huile de nitroglycérine dans les lézardes ou il y a des problèmes pathologiques et je place minutieusement le détonateur entre les dents du client. Une mâchoire trop tendue le déclenchera et pulvérisera les douleurs. Soyons sérieux. Un massage fait mal parce qu’il se heurte à des tensions alors qu’au contraire le massage doit détendre.

  C'est que je la connais, moi, la Jeanne. Elle déclare n'avoir aucun problème, aucune faiblesse, aucune défaillance, aucun besoin, mais quand même, il aimerait bien calmer ses tensions internes qui s'échauffent à combustion lente. C'est que j'en masse pas mal, de poêles à bois. Difficile vous allez me dire, mais c'est encore plus dur quand il est allumé.  Pas question de me calciner les mains sur le feu de la douleur. C'est justement, du bout des doigts, avec délicatesse, que je désamorce l'engin. Et ce n'est pas de l'huile de nitro mais bien une huile essentielle d’eucalyptus citronné qui complète le travail.

  Mais exprimez-vous bien vos symptômes? Ce sont après tout des indices qui orienteront le travail et définiront comment masser. Faut-il bien localiser ou se fera le désamorçage? Parfois les blocages sont profonds et la braise est intense.  Le poêle à bois est une métaphaible. Lorsqu’un masseur vous demande –Comment allez-vous? Ce n’est pas une formule de politesse, mais une demande d’indices concrets de vos symptômes. Le quotidien génère le surmenage et le stress. Avec de nobles intentions de décoller de notre ordinateur, de notre télé, de notre table de cuisine trop garnie, on cherche les ressources nous permettant d’améliorer notre santé. Encore faut-il parvenir à identifier nos douleurs et nos symptômes.

  J'ai rencontré Jeanne samedi au marché. - Comment ça va, lui dis-je ?  -Ouf ! toute une question !!!

MASSAGE À L'HUILE DE CANNABIS

 

Le massage cannatopique est un massage exécuté avec de l’huile composée de CBD et/ou de THC. La symbiose de ces éléments mène à une détente qui n’a pas son pareil. L’huile de massage avec du cannabis entraîne à la relaxation musculaire, nerveuse et articulaire. Les pores de la peau se dilatent et absorbe les nutriments du chanvre riche en oméga participant ainsi à une hydratation de l’organisme. Le massage avec cette huile améliore la qualité du sommeil, renforce le système immunitaire et réduit le stress et l’anxiété.

 Les études quantitatives confirment que se sont moins les fonctions physiologiques qui sont concernées, mais plutôt l’expression de la sensibilité et la symbiose des sens. L’huile de massage au cannabis se met au travail de manière instantanée sur les sites ou ils sont appliqués. Puisqu’elle ne pénètre pas le système sanguin, elle n’est pas euphorisante. La personne qui reçoit un massage THC ou CBD ne ressent que de la détente profonde, différente de l’effet après ingestion. Ce produit provoque des effets variables selon le contexte, la dose et la durée d’utilisation

LES EFFETS PLACEBO ET NOCEBO

 

Le lien entre le corps et l'esprit a maintes fois été démontré, notamment par l'effet placebo. Pour tester l'efficacité d'un médicament, les scientifiques l'offrent à un groupe de patients. Un autre groupe reçoit quant à lui, sans le savoir, une pilule semblable, mais chimiquement neutre. Contre toute attente, à chaque expérimentation, le placebo montre un degré d'efficacité. Étonnamment, le placebo peut aussi rendre malade. Ce phénomène s'appelle l'effet nocebo. Dans certaines études, les effets secondaires dus au placebo sont plus importantes que ceux du médicament. Ces effets sont provoqués par la peur et l'appréhension des effets secondaires.

 L’effet placebo ne se limite pas aux médicaments. Il peut concerner n’importe quels procédés. L’huile essentielle est appréciée en massage pour ces vertus médicinales et thérapeutiques. La personne habituellement traitée pourrait ressentir les mêmes bienfaits même si on utilise une simple huile de base.

SENSATIONS & ÉMOTIONS

 

  Toute action humaine est inspirée par la perception d'une sensation déclenchant une émotion puis un sentiment. Le phénomène du toucher transforme une stimulation des organes récepteurs en un état particulier de la conscience de l'équilibre organique. La personne qui reçoit un massage, prend contact avec ses sources instinctives et active le désamorçage des tensions et des congestions. Cela accélère la capacité du corps à se remettre en bon état.

  Une sensation est une vibration qui réconforte et harmonise si elle circule librement. Par contre si cette vibration se heurte à une tension tenace, elle cause une douleur. Le nouveau stimulus risque d'être contrariant si nous ne sommes pas disposés à accueillir cette nouvelle énergie. La sensibilité locale retentira sur l'organisme entier et le système nerveux. La résistance fait de notre émotivité, de l'hyperémotivité et on en reconnaîtra les réactions excessives: des réflexes saccadés, de forts clignotements des paupières, des rires nerveux ou des pleurs étouffés. Rester dans l'instant présent, dans son corps et non dans sa tête, respirer profondément, permet au corps de lâcher prise. La circulation s'apaise et permet aux leucocytes du sang et de la lymphe d'exterminer les microbes. Puis, en tonifiant cette circulation, il balaie les minuscules dépouilles. C'est le paradoxe de la détente par la stimulation.

 IL NE FAUT PAS FAIRE DE MASSAGE À L'ALCOOL

 C'EST DANGEREUX

LE TOUCHER, PRÉCURSEUR DE LA SPIRITUALITÉ

 

  L’enfant a une connaissance innée de la paix et de la détente. Il ne connaît pas l’angoisse d’avoir échoué dans le passé ou de ne pas avoir sa place dans le futur. Il a le réflexe de manifester quand il a faim, de crier quand il a  peur, comme de rire dans la minute qui suit, si quelque chose l’amuse. Il a le réflexe de toucher en jouant. C’est dans cette merveilleuse période de la tendre enfance que se discernent ou se discriminent les sensations. Le développement du langage du toucher génère la formulation d'un lexique symbolique fondé sur l’essence et la qualité de ses contacts. Ne sommes-nous pas les premiers à reconstituer des gestes drôles et plaisants pour provoquer l’enthousiasme et la bonne humeur. Gili gili goulou.

 

  L’épanouissement intérieur s’apprivoise par cette conscience, de ses goûts et de ses désirs. Ainsi se cultive le noble esprit, celui qui permettra de comprendre son biorythme, de développer ses facultés et de compter sur leurs sensations propres pour vivre ce bien-être. Toute action humaine est avant tout, provoquée par une émotion ou un sentiment. Ceux-ci n’ont rien à voir avec l’intelligence ou la raison. Les émotions qui arrivent de l’extérieur seront contrariantes, si elles rencontrent un déséquilibre déjà installé. Une émotion est une vibration qui blesse si elle se heurte à une tension tenace. Aucun mot, aucun élixir n’apaisent comme étreindre quelqu’un dans une crise émotionnelle. Si on résiste à ses émotions, elles deviendront hyperémotivité. On en reconnaîtra les réactions excessives : les rires et les pleurs exagérés et spasmodiques, ainsi que les gestes saccadés. Si je lui mime un animal sauvage qui rugit, l’enfant détendu entre dans le jeu, l’enfant tendu est effrayé.

 

  C’est dans ce processus physiologique et biologique que la personne calme, se sent écoutée et respectée et s’exprime avec le même discernement. Et c’est ce même processus de développement qui renforce le bien-être. Il survient lorsque la personne se sent unie, donc détendue. Chacun des systèmes de son corps se trouve rassemblés. Chaque particularité de son tempérament se fusionne dans un processus cohérent. Le bien-être c’est se sentir entier, plus près de l’essentiel. Ainsi pouvons-nous parler de spiritualité. 

 

Pierre Buron Massothérapeute  514-266-6755

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                                 Un cadeau d’amies

 Au resto les amies offrent un forfait de massages Alpha à Virginie. Les convives sont attentives au témoignage de Macha. -Chère Virginie, on ne peut s’empêcher de partager avec toi, le meilleur moyen d’atteindre la plénitude. Comme certaine d’entre nous, tu pourras dire adieu à tes symptômes insistants du SPM. Christine, qui a accouché la saison dernière, en profite pour montrer sa taille retrouvée et prend un ton réjoui : mon accouchement a été plus facile que le précédent et ma peau est plus éclatante.  Élise, au bout de la table, relance Nadine : S’il y a quelqu’un de métamorphosé par les massages, ici, c’est bien notre libellule devenue guêpe. Toujours la taille fine, mais bourdonnante et impétueuse.

  Dans le chapitre Émotions, les filles en avaient long à échanger. Des louables et des damnables., escapades et griffades, torture et rupture, extase et métastases. Des soirées cocon aux soirées tampon en passant par les 5 à 7, comme 5 sens et 7 péchés capitaux . Ô, le pouvoir des sens! Et chaque témoignage trouve son écho. -Mon masseur m’a tout massé ! Du coup, tous les regards se sont tournés vers Élise. Tout massé, explique-toi, de dire Nadine ? – Ben oui, sous l’arcade sourcilière, presque derrière l’œil. Ou en relevant l’omoplate, il va te chercher le poumon…  Et le manège est reparti. - Moi, c’est le massage de côté quand il te prend le thorax en sandwich. Non moi ce sont les pieds. Moi c’est le rituel, à la fin...je voudrais que cela ne se termine jamais. Moi, de dire Simone, c’est fou, comment je suis incapable de m’accorder un petit plaisir sans culpabiliser. Quand je magasine, je dépense trop. Quand je bois, j’ai soif. Quand j’aime, j’allume trop. Quand je fume, je m’éteins. Alors que,  quand je me retrouve sur la table de massage, je ne consomme plus. Ma solitude est belle. Cette oasis me permet d’être bien avec moi-même, sans besoins impérieux. Cela fait du bien point final. Ou plutôt point de départ.

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MASSER JUSQU'AU LARMES

 

   Elle était palpable cette transformation de Nathalie depuis les derniers mois. Même que, son calme et sa sérénité commençaient à tracasser sérieusement Geneviève, sa co-loc. C'est ainsi  qu'à son tour et par curiosité, Geneviève s'est résolue à surpasser ses contrariétés et prendre rendez-vous avec ce masseur qui fait du massage Alpha. Elle s'était dit : Je vais me faire discrète et comme je n'ai pas de problèmes particuliers, je verrai bien si ce massage va me détendre et me retaper.

 

   Cela fait à peine quelques minutes que le massage est commencé, que la glace est rompue. L'incident de la mousse de nombril l'a fait tellement rire, que le sourire est resté accroché de façon permanente. Je réclame cette floche puisque " j'ai une boîte exprès", lui dis-je, "pour recueillir la mousse de nombril. Ça fait des coussins d'une douceur incomparable, d'autant que ce chaud flocon de fibres délicates est dynamisé par votre "ki"." Et vous faites ça avec n'importe-ki ?" me réplique-t-elle.

  À première vue, Geneviève et Nathalie n'ont pas le même profil. Pour augmenter le sensitif de la paume de ma main appliquée sur son ventre, je demande d'émettre un "Ou". Geneviève ne peut s'empêcher de s'esclaffer une autre fois. Est-ce encore l’image de la sainte mousse. Pour dissiper son fou rire, elle me révèle qu'elle a participé à un défilé nue pour une parade de mode expérimentale. C'est d'ailleurs à ces moments de ravissement qu'elle compare sa première expérience de massage naturiste. "C'est comme si on venait de détacher un corset", me dit-elle. "Je me suis mise à marcher avec un malin plaisir. Des centaines de regards m’honoraient et m’escortaient jusqu’à un nuage lumineux. "

  "Je m'excuse" , me dit Geneviève, "mais j'ai comme le goût de pleurer et de rire en même temps". Le massage de la poitrine avec l'huile essentielle de petitgrain calme son système nerveux. Son sourire persiste. Je l’imagine voyageant dans sa galaxie intime, dans son sanctuaire de la paix. Je me plais à penser qu'en quarante ans de massage, mes mains aient construit mille ponts ou mille radeaux vers l'authenticité de chacun. Le corps a besoin de temps, de détente, de considération, pour laisser s'épanouir la personne que nous sommes. Elle accueille mes mains, je ne suis plus là. Geneviève demeure discrète pour ne pas dire secrète, c'est sa nature. "Je m’accepte comme je suis dans ma totalité"  Concrètement elle est ici… maintenant.

  À l’instant une larme jaillit. Je sais qu’elle est totalement présente. L’univers tourne autour d’elle.

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LA LIBELLULE QUI PÈTE

 

  Chaque fois que je masse Nadine entre les omoplates, deux traces rouges subsistent, souvent signe de l'affaiblissement des poumons. Nadine me fait la réflexion que ce sont les marques de ses ailes quand elle était une libellule, puis elle éclate de rire. C'est bon de l'entendre rire. C'est réconfortant que sa réflexion s'accorde au passé, car maintenant elle est heureuse de se sentir pleine d’énergie. La métaphore est approprié puisque. La libellule adulte, même lorsqu'elle n'est pas en vol, ne peut plier ses ailes. Elles demeurent rigides toute sa vie. À l'instar d'être un modèle de détente, elle est plutôt un modèle de raideur et de constipation. Et c'est justement quand les problèmes de constipation de Nadine furent résolus, qu'est apparu un bien être, une joie de vivre, puis, son côté espiègle. Il faut dire que cela a commencé avec son premier pet ammoniac, qui est souvent la dégradation des acides gras volatils, qui m'avait obligé à reprendre mon souffle.

 

  Bien qu'on sache que les légumes comme le chou-fleur, oignons, petits pois et autres, contenant des sucres complexes, et les viandes de médiocre qualité, contenant beaucoup de protéines indigestibles, donnent lieu à des réactions de putréfaction intestinale, la même alimentation, peut provoquer des effets très différents selon les individus et leurs performances digestives. D’autres mangent trop vite, sapes leurs aliments ou mâche de la gomme. Souvent l'origine de cet embarras se situe au niveau des tensions nerveuses et des résistances mentales ainsi que le manque d'exercice.

    Je remarque l'étonnante accalmie du corps de Nadine lorsque je traite le sacrum, et que j'applique les manœuvres qui agissent sur le premier chakra qui régit les glandes surrénales, le rectum et le petit intestin. Ce chakra symbolise la dimension physique, les difficultés de s'intégrer au corps physique, voire le refus de s'intégrer à la réalité physique. C'est aussi, dans le prolongement de la réflexion, comment je réussis à éliminer mes déchets émotifs et psychiques ?

 

  Je poursuis donc, en capitalisant sur la voûte plantaire et le méridien de la vessie. Au fur et à mesure des séances, je remarque que la plupart des points d'énergie invitent des pressions légères, alors que certains autres comme au-dessus de la crête iliaque demandent à être pressés fortement et longuement. La constipation, qui semble une affection courante chez les jeunes femmes, est d'autant plus nuisible qu'elle permet aux toxines de se répandent à travers le corps et d'affecter ainsi d'autres organes. On a ainsi, progressivement, éliminé ses maux de tête  et son insomnie. Pour d’autres, les systèmes fins pouvant enfin s'irriguer, la peau terne , les colites et les vertiges se sont volatilisés.

 

(Une version de mon article a été publiée il y a vingt ans dans la gazette des thérapeutes « https://massotherapeutes.com/2004/11/04/comment-masser-une-libellule-qui-pete/ » 

 

 

GUÉRISSEZ-NOUS DES THÉRAPIES

 

 

  Au même titre que lire l’encyclopédie médicale peut vous donner l’impression que vous avez toutes les maladies, consultez un programme thérapeutique peut vous donner l’impression de sa nécessité. La culture du développement personnel engendre l’échec. Comme notre quête est constante, on risque de se considérer comme un éternel thérapeutisé !

  Que penser de notre moderne obsession à nous connaître, comme si la connaissance de soi conduisait au bonheur ? La vie n’est pas une maladie dont on devrait guérir. Toute épreuve ne devient pas nécessairement un traumatisme. On devrait se défaire de ces conceptions handicapantes de l’être qui sont en soi maladives.

  Autrefois, on nous disait que nous étions des pécheurs, des humains faillibles, on nous indiquait les voies de repentance, la confession et le bonnes actions ; on nous proposait un idéal, un modèle de sainteté. Aujourd’hui, les tuniques blanches ont remplacé les soutanes, mais empruntent le même discours. Il y a une faille originelle dans ce que vous êtes. Tout est tension, quand on s’écoute grandir. Les traumatismes geignent et se crispent. Mais le salut existe : la thérapie vous offre la guérison et l’absolution en prime. Louable objectif, mais changement signifie-t-il amélioration ? Combien de nos psycho-technologies, de nos quelques 300 types de thérapies cherchent à faire de nous ce que nous ne pouvons pas être ?

  L’interprétation traumatique de la petite enfance a si bien envahi la théorie psychologique de la personnalité et ses développements divers qu’elle a d’ores et déjà contaminé nos souvenirs comme le langage de récits autobiographiques. Nous souffrons moins des traumatismes de l’enfance que de la façon traumatisante dont la mémoire refaçonne l’enfance en une suite de catastrophes contingentes auxquelles nous faisons porter la responsabilité de nos travers et de nos carences.

 

  On se rend compte que la psychologie a refoulé la notion d’âme et qu’on nous a volé notre véritable biographie, c’est-à-dire l’essence de ce que nous sommes. C’est ce refoulement de l’âme qui cause notre tourment, car il entraîne une perte de sentiment individuel que notre destiné à un sens. Et c’est pour retrouver notre destin, notre image primordiale que nous recourons à la thérapie. Comment se découvrir si le parcours est prédéfini ?

ÇA DÉPEND DE VOUS

 

  On connaît tous des familles où tout le monde est ronchon. D'autres, où tout le monde est joyeux. Mais il y a quand même des nuances. Les recherches démontrent que 50% de l'optimisme est génétique (provenant des parents, grands-parents, etc.). On ne peut donc rien y faire. Par contre, 10% de l'optimisme est lié aux circonstances (le travail, les loisirs, etc.). Et les 40% restants sont dus à notre état d'esprit. Comment on perçoit la vie. On dit que les gens optimistes ont un état d'esprit basé sur l'espoir, les pessimistes basés sur la peur. C'est donc sur ces 40% que l'on peut jouer. Une part de 40% du bonheur qui ne dépend que de nous.»

UN DOUX SOUVENIR

 Il y avait un petit cadre suspendu au mur

de mon ancien studio qui disait :

 

Ici,  le corps s’exprime librement.

Tout relâchement est recommandé.

De taire la raison, de percevoir pleinement vos sens

De tout se permettre pour son confort.

D’inspirer et d’expirer fort, de frissonner, de gémir,

de pleurer, de baver, de péter, de rigoler,

de vivre totalement  le temps présent.

C’est l’incontournable voie vers l’authentique détente.

 

Certaines clientes me le font rappeler encore.

BONHEUR INTESTINAL

 La bouche est le début de votre tube digestif et la première étape de votre digestion. Dans l'absolu on devrait pouvoir mastiquer et ensaliver les aliments  au point de ne pas avoir à faire d'effort pour avaler. Les  Le régime alimentaire détermine la qualité de la flore intestinale. Sans l'équilibre de celle-ci, vous risquez de ne jamais régler vos problèmes de peau  ni vos problèmes de fatigue par exemple. Les bactéries de la flore intestinale exercent une influence sur l'anxiété et la dépression. La panoplie de produits commerciaux prétextant régler vos problèmes s'ajoutera à vos complications.

 

C'est aussi un grand leurre de penser que l'activité physique exagérée compensera  votre consommation de sucre, de produits laitiers et de viande tout aussi exagéré, car vous gérez toujours les mêmes mauvaises bactéries. L’anus est une zone sensible qui contient de nombreux récepteurs nerveux. Cela permet de détecter la présence de matières fécales et de déclencher le réflexe de défécations. Démangeaisons, boutons, fissures anales et hémorroïdes sont significatifs d’un dérèglement et d’une possible maladie. Un intestin qui fonctionne bien élimine facilement et n'évacue pas de déchets nauséabonds.

UTILE OU NUISIBLE ?

 

  Je ne TRAVAILLE pas sur moi, je me plais à cultiver les moyens nécessaires à atteindre mon confort, avec ma propre définition de celui-ci, c'est-à-dire selon mes valeurs. Au fait quelles sont-elles?

  Si toutes les ressources qui se présentent à moi peuvent être utiles, certaines peuvent être nuisibles. C'est la vie qui bat,  dans un environnement déterminé avec ses acteurs, leur énergie et les sensations immédiates.  Dans une heure ce sera une autre réalité. Penser à moi, penser à mon corps n'est pas un acte thérapeutisant. La vérité est en moi et ma capacité à me situer dépend de cet environnement et des gens qui l'occupent. Un milieu que je devrais toujours être en mesure de choisir. Pour m'orienter, je dois regarder en avant.

 

Vous n’avez pas à vous posez la question Qui suis-je ? 

Vous êtes ce que vous voulez, 

ce que vous pouvez imaginer, 

ce que vous pouvez satisfaire.

 

LA VITALITÉ FÉMININE  et le MASSAGE ALPHA

 Le bas ventre est le centre de notre force intérieure et de notre terrain émotionnel. Il est concerné par les problèmes de menstruation, de la ménopause, les sténoses urétrales, les hémorroïdes, les fissures anales et l’élimination.  

 Paradoxalement, chez la femme, le bassin retrouve une souplesse incomparable lors de l’accouchement. Si le bassin sait se libérer de toutes ses tensions, il s’adaptera. 

 La femme donne la vie. Son sein nourri, offre une part d’elle-même au bénéfice d’un autre. Mais cela peut également générer un conflit intérieur. Son infertilité et ses difficultés à donner le sein peuvent faire émerger de la culpabilité. Comme le refus de procréer ou de nourrir peut porter atteinte à ses relations affectives et sexuelles. Ces questions psycho-émotionnelles peuvent donner lieu à des problèmes de refoulements.

 La plupart des contrariétés découlent d'inhibitions imposées par un comportement social aseptisé en niant nos besoins sensitifs. Ainsi apparaissent,  des maladies, des douleurs ou des blocages tant que nous nous  obstinons à nous interdire. S'accorder la permission de vivre cette expérience, c'est porter un regard de tendresse sur soi.

Ce que le client veut

 

APPRENTISSAGE

 

PULSION ET PULSATION