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jeudi 30 janvier 2025

APPRENDRE EN TOUCHANT


Toute action humaine est avant tout, provoquée par une émotion ou un sentiment. Ceux-ci n’ont rien à voir avec l’intelligence ou la raison.  L’intelligence ne suffit pas à la compréhension de soi-même. Il faut la perception.

 Dès la quatrième semaine de grossesse, certains récepteurs du toucher surgissent. C'est la première capacité sensorielle à apparaître chez le fœtus, et la fondation sur laquelle l'enfant va développer son rapport au monde par les sens. À six mois  il examine les objets en les touchant avec sa paume et ses doigts. Les neurones se développent, se sélectionnent et se raffinent au cours d'un long processus d'adaptation au monde extérieur. À douze mois, il répond aux caresses et autres marques d’affection en faisant des câlins. Le sens du toucher permet à l’enfant de découvrir son corps et son environnement, mais aussi d’établir des liens avec les personnes de son entourage.

  L’enfant est ouvert à toutes les formes de langage, mais si on lui impose une restriction, « Ne mets pas les doigts dans ton nez », qui plus est en le menaçant du doigt, on le brimera sur une chaîne entière d’information sensorielle. L’épanouissement intérieur s’apprivoise par cette conscience, de ses réflexes et de ses désirs. Il apprend à nager en touchant l’eau, en la palpant, en la tapotant. Il apprend à nager dans le bonheur de la même façon, en l’explorant. Il a une connaissance innée de la paix et de la détente. Il ne connaît pas l’angoisse d’avoir échoué dans le passé ou de ne pas avoir sa place dans le futur. Il a le réflexe de manifester quand il a faim, de crier quand il a  peur, comme de rire dans la minute qui suit, si quelque chose l’amuse. Il a le constant réflexe de toucher en jouant. Les indices issus du monde extérieur se transforment sous l'effet des échanges tactiles et évoluent concrètement en prenant une signification motrice et donc conceptuelle. Ainsi l’enfant peut-il connaître et deviner les intentions de ses parents même s'il ne parle pas encore. Il évolue en décodant le geste et le contact des personnes de son entourage. C’est dans la tendre enfance que se discernent ou se discriminent les sensations.

  Une émotion peut être une vibration qui blesse si elle se heurte à une tension déjà présente. Aucun mot, aucun élixir n’apaisent comme étreindre quelqu’un dans une crise émotionnelle. C’est dans ce processus physiologique et biologique que le massage calme le corps. Si on résiste à ses émotions, elles deviendront hyperémotivité. On en reconnaîtra les réactions excessives : les rires et les pleurs exagérés et spasmodiques, ainsi que les gestes saccadés. Si je mime, à l’enfant, un animal sauvage qui rugit, il entre dans le jeu si il est détendu. Par contre, si il est tendu, il sera effrayé.

  Prendre conscience par les sens, incarne la prise de conscience, la présence d’esprit. La personne se sent écoutée et respectée et son esprit accède à un meilleur discernement. Quel que soit son héritage génétique et culturel, l’Être a une connaissance innée de l’intériorité et de la perception. Lorsqu’il y a tension, le massage permet de prendre conscience qu’il est réjouissant de s’en libérer. Il peut permettre une plus grande ouverture aux ressentis corporels et développer une conscience plus précise du corps.

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