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mardi 24 décembre 2024

JOYEUX NOËL


 RENAÎTRE

  Je le connais depuis toujours, mais c'est la première fois qu'il vient me voir en chair et en os. Saisi d'étonnement, je veux lui parler, mais je suis sans voix. D'un geste affable, je le dirige vers ma salle de massage. Il est fin près pour la séance, puisqu'il n'a qu'à dénouer la modeste étoffe qui lui sert de vêtement. Je désigne de mes mains ouvertes l'appuie-tête pour qu'il s'installe. Il m'indique à son tour son crâne.

   Aidez-moi à enlever cette couronne, la tête me pique.

   Oui, c’est un épineux problème. Y a-t-il d’autres parties du corps où il y a inconfort?

   Mes bras sont engourdis, j'ai des plaies aux mains et aux pieds et j'ai une côte sensible.

***

Au presbytère au coin de la rue, le curé de la paroisse discute énergiquement avec le nouveau bedeau.

   Vous me dites que le christ est disparu de la croix! C’est une mauvaise blague?

   Je suis sérieux monsieur le curé. La croix est vide et les clous gisent sur le sol. La porte de la balustrade est ouverte et la plupart des lampions, du même côté, sont éteints, comme s'il y avait eu un grand coup de vent.

Le bedeau sort son téléphone intelligent et lui montre la photo qu'il vient de prendre. Le curé jette un coup d'oeil distrait, et détourne le regard vers le plafond, comme s'il implorait le ciel. Il trouve le nouveau bedeau un peu bizarre avec son portable qu'il consulte à tout moment pour gérer son travail d’entretien.

   Voyons donc, bedeau! Parlez-vous de la croix de la sacristie, il n’y a jamais eu personne sur la croix.

   Regardez bien monsieur le curé, il s'agit de la croix de la nef!

Le curé feignant, cette fois, de s'attarder à  la photo révélatrice tente de flairer l'haleine du bedeau. Aurait-il un penchant pour le vin de messe? Il est vrai que le bedeau semble nerveux depuis quelque temps. Est-il dépassé par ses récentes fonctions, les préparatifs de Noël, la réfection des vêtements sacerdotaux, la commande de cierges, les missels pour les enfants de chœur, l’encens, l’eau bénite.

   Écoutez, monsieur le curé, nous allons nous rendre dans la nef et vous verrez que la croix est vraiment vide. Rejoignons-nous au portique. Je vais désamorcer le système d’alarme.

***

J'achève de masser son dos stigmatisé par la flagellation, quand il murmure d’une voix solennelle :"Approchez-vous de la table et accueillez le corps du christ.

   M'avez-vous parlé?

   Non non, c'est une habitude, je me parle souvent comme ça. Ma mère était souvent seule et avait cette tendance à se parler. Même à ma conception, elle était seule, imaginez! C'est elle, d'ailleurs, qui m'envoie. Elle est venue vous voir au mois de mai dernier pour son ventre capricieux. Elle a beaucoup apprécié cette douceur et surtout cette impression vive de bien-être. La tendresse est ce qu'il y a de plus rare en ce monde et trop souvent l'amour de son prochain ne se manifeste que par un débordement de richesse et de superficialités. Si bien que les fervents ne voient aujourd'hui que de majestueuses cathédrales, des cérémonies fastueuses, des cardinaux travestis de costumes étincelants. On ne remarque que l'édifice et les ornementations, on ne voit plus l'essentiel. Vous savez je ne suis plus qu'un symbole et je suis vidé de renaître chaque hiver et de mourir chaque printemps. 

***

Pendant que le bedeau ouvre les portes centrales, le curé, d’un pas rapide, le devance et se dirige vers le maître-autel. Il constate que le christ est sur sa croix, mais dans une curieuse de posture. Un coussin de paille provenant de la crèche réconforte ses pieds mal en point. Ces bras sont soutenus par des serviettes de ratine transformées en manchons. Les lampions apportent une douce ambiance tamisée. Le  bedeau,  les yeux exorbités, est médusé.

    Mais, c'est impossible. Pourquoi cette escapade mystérieuse?

    Ah oui, une disparition dites-vous! Moi, bedeau, je suis convaincu qu'il s'agit d'un facétieux mécréant.

Le curé fait demi-tour en maugréant.

    Comme si on avait besoin d'attirer l'attention!Et comment tout cela est-il arrivé? Le système d'alarme n'était-il pas en place?

Le bedeau, courant derrière, cherche à calmer son emportement:

   Mais attendez, il doit y avoir une explication, je vous donne ma parole, il est revenu, c'est tout. Il n’a pas fait ça tout seul. Vous ne l’avez pas remarqué en célébrant la messe de ce matin?

Le curé se retourna avec de gros yeux.

—      Vous croyez peut-être que je n'ai que ça à faire, contempler le christ sur la croix. En revanche, je vous trouve le visage pâle. Est-ce que vous prenez des médicaments ? Est-ce votre trucmuche de téléphone qui vous brouille la vue ou vous fait halluciner?

C’est plutôt vous, monsieur le curé qui, confiné dans votre église, ne connaissez pas les autres ressources qui vous permettraient d’être réconforté et de vivre l’âme en paix. Vous pourriez vous permettre de sortir de votre église, de temps en temps!

Le curé, d'un regard perçant, leva un peu le ton.

—      Voulez-vous dire qu'en ce lieu sacré vous n'êtes pas entre bonnes mains?

   Ce que je dis, c'est qu'il faut expérimenter, oser faire les choses que l’on souhaite faire depuis longtemps, sans faire un chemin de croix.

Le bedeau remit en fonction le système d'alarme et demanda au curé d'éteindre. Les deux hommes sortirent de l'église, en discutant de façon plus conciliante.

 L'homme sur la croix avait un air très détendu, je dirais même plus, un air de satisfaction.

 

vendredi 20 décembre 2024

LE PETIT GÈNE AU NEZ ROUGE

 Le petit GÈNE au nez rouge

   J’ouvre la porte, le vent soufflait si fort que Thania est entrée dans le vestibule sans marcher. Elle portait des paquets qui la maintenaient en équilibre. « Tu viens d’aller faire tes courses? » -« Non, c’est pour toi, de la part de la famille Levchenko. Des surprises pour finir l’année en beauté. » - Beauté dites-vous! Tout est beau aujourd’hui : la neige, une douce émanation de bien-être, une cliente joyeuse et un sourire de lumière.

  Ils ont tous ce sourire radieux dans cette famille d’origine ukrainienne. Les filles ont les yeux bleus et les gars ont les cheveux blonds. Nadya et Serge ont les gènes robustes. Leurs enfants Thania et Greg en ont hérité. Quand l’un d’eux arrive, il y a toujours un vent de fraîcheur dans ma salle de massage. Aujourd’hui, le vent a bon coeur. En gratouillant les papiers d’emballage, je découvre un pain rouge à la mélasse de betterave, une confiture de prunes au genièvre, un kutia au noix et un pot de golubsi, cigares aux choux dans une sauce crémeuse à la tomate. Comme il est doux de recevoir! Je ne trouve pas les mots. Je m’exprime mieux en massant qu’en parlant. Thania essaye d’atténuer mon émoi : « Ce ne sont que des petites pensées, dit-elle, quand on pense à tout vos bons soins! »

  Qu’elle est belle, cette sympathie familiale qui engendre cette chaleur humaine! Je pense aux Gauthier qui ces derniers jours sont venus en rafale. Marie-Claude, la plus jeune, fût la première à venir se faire masser il y quelques années. Elle persuada son père de recevoir le premier massage de sa vie à 60 ans. Cela a disposé sa mère à renouer avec le massage, mais avec une attitude nouvelle, s’accorder du bon temps en toute confiance. Et le grand frère, pour ne pas être en reste, était venu avec nonchalance, mais ne rate plus aucune occasion pour se détendre. Il y a aussi les Gagnon qui sont venus l’un après l’autre,  pour briser les sempiternelles litanies des malaises articulaires. Ils ont ainsi cessé de fixer sur les symptômes des générations précédentes.

  Thania profite de la séance de déballage pour raconter : 

—    Quand nous habitions tous à la maison, et que ça bavardait massage, nous parlions de la relation de nos faiblesses avec nos défauts; mes entorses faciles avec mes reins paresseux, l’asthme de ma mère avec ses excès d’épices, la calvitie de mon père avec sa vésicule engorgée, les saignements de nez de mon frère avec ses problèmes de gros intestin. Avec le temps et surtout depuis qu’on ne se rencontre qu’à tous les deux dimanches, la famille parlent des solutions suggérées par le massothérapeute plutôt que de se lamenter sur nos malaises.

  La famille de Daniel Gagnon aussi avait aussi secoué ses branches généalogiques. À chaque fois que cela n’allait pas, on accusait un gène calamiteux. Jusqu’au jour ou les massages ont suggéré un autre angle, un autre langage. Tout s’est réglé naturellement quand parents et enfants ont remplacé leurs doléances par le partage des manifestations physiques de leur mieux-être.

  Thania fait partie des clientes exceptionnelles que j’ai massées pour la première fois dans le ventre de leur mère. Je discerne ces tensions régulières autant que les signes de nervosité des grands évènements. Aussi son visage radieux et ces petites rougeurs vont m'annoncer une nouvelle. C’est la beauté de mon métier. On vient souvent voir le masseur parce qu’on a un examen ou une entrevue à passé le lendemain. Parce qu’on est à la veille d’une grande décision ou parce que c’est notre anniversaire.

—     Je suis enceinte de neuf semaines, » me dit Thania.

—    Comme c’est beau ! C’est comme un grand chelem. Avoir massé, la mère, l’enfant dans son ventre, l’enfant qui a grandi et l’autre descendant qui s’en vient. Ça donne le goût de chanter.

  Ce petit gène va pointer son nez rouge dans quelques mois pour répandre la joie dans la famille. Vous avez déjà senti cette fébrilité quand une chorale s’égosille d’allégresse, parce que le ciel est bleu, que l’astre luit et qu’une brise vous caresse le coeur. C’est cette intensité, cette foi qui transporte les plus belles promesses, puisque c’est en vous que vous croyez.

dimanche 15 décembre 2024

C'EST LE BON TEMPS D'EN PROFITER

Ça arrive rien qu'une fois par année. (Air connu)

  C'est curieux que ce soit dans l'abondance d'une table fastueuse bien arrosée que se prennent les résolutions pour prendre soin de sa santé. La table est invitante, abondante et vitalise tous les sens. C'est joyeux pour les yeux, ça sent bon, la musique nous fait chanter et…swing la bacaisse ! Le "toucher",lui, demande calme et paix, espère plus qu'une exubérance ou une éclaboussure de becs.

  S’il y a un masseur à la table, soyez assuré que tout le monde va faire allusion au besoin convoité d’être massé. Pourquoi se priverait-on de ce qui nous fait du bien ? Pourtant, chacun y va de son récit, des traitements hasardeux de vacances ou des fugues en do mineur pour pierres chaudes et huile de noix de coco. La plupart sont déçus de ne pas avoir trouvé la sublime détente tant espérée parce que la masseuse était bavarde, le masseur trop brusque ou l'ambiance trop kitsch. Hé oui ! Un massage à la volée, une fois par année, c'est comme un p'tit remontant qui peut rester coincé dans la gorge.

  La blague préférée de ma sœur, c'est d'offrir ses meilleurs vœux en disant : " Je te souhaite de la santé, et puis tiens, voilà l'adresse". Tante Marie-Anne, elle, ragaillardie par mon massage d'hier, n'en est pas rester là. Elle m'a acheté des certificats cadeaux et s'amuse à les distribuer en disant : N’attendez pas à Pâques pour ressusciter.

  Autour de la table, les fêtards sont incrédules, parce que je dis que le choix d'un métier comme celui-là, fait écho à ce besoin intense de communiquer de façon authentique, par le sens du toucher. Avec les années, nos patientes mains digèrent toutes les résistances. Ma belle sœur s'amuse à dire : "Tu passes ton temps à table, tu peux bien avoir le temps de digérer tes clients ?  Que fais-tu comme genre de massacre, pardon, de massage, je veux dire ? "- Mon neveu d'ajouter : "Est-ce que tu fais des massages spéciaux ?" la tablée gloussant de plaisir.

  Et la dinde silencieuse vit son karma, baignant dans son jus, pendant qu'autour de la table, la basse-cour se fait de plus en plus exubérante. Ceux qui manifestent le désir de vivre cette expérience ne passeront jamais à la table, l'autre table. C'est bien beau, les désirs de paix, de santé et de bonheur, cependant, je crois que cela se concrétise quand ça part de soi. Un massage, malgré toutes les apparentes vertus, n'en reste pas moins lié à notre propre don d'écouter son corps et de ressentir son être entier, dépollué, lucide, et dégustant le plaisir noble de l'harmonie. "Délivrance" disait Gédéon, "restez pas là à cailler". Ni l'ivresse ni les festins abondants ne sont à la source d'une vie heureuse.  Votre corps vous le rappellera gentiment le lendemain.

  Pourquoi prendre rendez-vous une fois par année, entre Noël et le Jour de l'An ? C'est bien mieux d'en profiter à longueur d'année entre le Jour de l'An et Noël !

Un massage de paix et de prospérité !


samedi 7 décembre 2024

LE MASSAGE DE PENWELL



 LE MASSAGE DE PENWELL

   J’avais fait le ménage de ma salle de massage. À la fin de la journée, un courant d’air m’a rappelé que j’avais entrouvert la fenêtre pour aérer la pièce, malgré le froid hivernal. En entrant dans la salle, quelqu’un était étendu sur ma table, bien emmitouflé sous les couvertures. Une veste rouge au collet de fourrure blanche et un pantalon étaient jetés sur le siège du fauteuil sous lequel des bottes noires abandonnées de travers étaient dominées par des bas à moitié retournés. Des mitaines et une tuque dégelaient sur le radiateur.

  Il y a trois ans, une bénévole de la paroisse, habile couturière, avait confectionné un costume de Père Noël à Édouard pour la fête des scouts. C’est qu’il avait fière allure le dodu Père Noël aux yeux bridés avec son sourire de trente-deux ans! Comme Édouard adorait le confort de son costume, il l‘enfilait au moindre prétexte. Tant et si bien que depuis, chaque mercredi, il ouvre son coffre de pirate et enfile son costume pour accomplir sa mission.

  La mère d’Édouard était ma cliente depuis longtemps, lorsqu’elle me demanda s’il y avait quelque chose à faire pour les problèmes de mastication et de déglutition de son fils. La tonification buccofaciale et le massage du cou s’avérèrent efficaces au point d’améliorer son élocution. Sa trisomie21 réclamait une stimulation neuromotrice pour refréner l’hyperlaxité. Avec les saisons, Édouard permettait à son corps de se revitaliser. Les massages de stimulation, pendant la période de l’enfance, c’était transformé en massages de motivation à l’adolescence puis en stabilisation de l’équilibre et en réconfort à l’âge adulte.

  Lors des premiers massages, à l’âge de sept ans, sa mère l’accompagnait. Elle était sa voix, car il parlait peu et exprimait difficilement ses sensations, se bornant à les localiser. Petit à petit, Édouard est passé du simple fait d’imiter pour en venir à exprimer ce qu’il ressent.

Contrairement au client ordinaire, je réclame souvent un feedback en massant Édouard, pour stimuler l’activité cérébrale. Plus Édouard avance en âge, plus ces commentaires sont attendrissants et poétiques. -Ça va mieux? Il me répond avec sa langue trop épaisse pour sa petite bouche.

     Ouais, ça fait du bien partout!

    La jambe c’est bon?

    Ouais, c’est bon pour toutes les jambes!

    À quel endroit est-ce meilleur, le genou ou la cheville?

    Heu, je pense que c’est dans mon cœur.

    Qu’est-ce qui se passe dans ta poitrine quand je masse?

    Il y a de la lumière.  

    Qu’est-ce que tu aimes le plus!

    Les câlins rouges

     Quelle est l’image qui te vient en tête?

    Un Penwell qui donne des becs et qui fait rire les enfants.

  Trois jours par semaine, Édouard est responsable de l'entretien du plancher de la boulangerie, s’occupe des déchets, lave les vitres et est chargé de la machine à café adjacente au comptoir aux sandwichs. Lorsque je vais acheter mon pain, Édouard me débite toujours son boniment: Salut masseur, t’es même pas ma sœur! Hi hi hi! Et il rit de bon cœur. Je lui réponds : Salut Édouard Pain de savon. (Il se nomme Plamondon). Les clients lui demandent souvent pour quoi « pain de savon »? – Il explique, avec le plus grand sérieux du monde, qu’il travaille dans le pain, mais il est toujours en train de nettoyer. C’est grâce à moi que le pain est propre, dit-il. Il aurait bien aimé porter son costume à son travail. Mais c’est interdit.

Tout le voisinage connaît son rituel. Le jeudi matin, il va au parc, le vendredi midi c’est la piscine, le lundi c’est sa marche sur la piste cyclable, le mercredi il se transforme en Père Noël et fait la ronde dans la ruelle verte. Il marche en sautillant et à tous les dix pas il y va d’un ho ho ho! Il ferme les portes de clôture,  ramasse les déchets qui traînent, salue les gens qui jettent un regard par la fenêtre. Il arrête toujours voir sa blonde, une paraplégique dont la maison possède la plus grande terrasse et la plus haute clôture de la ruelle. Édouard ne passe jamais par l’entrée. Il grimpe et enjambe la clôture et y reste enfourché jusqu’à ce que Ginette déplace son fauteuil roulant devant la porte-fenêtre. Édouard lui fait son numéro d’éolienne disco. Elle en bave de plaisir. C’est comme ça, dit-on, qu’il aperçut, l’été dernier, une petite voisine de quatre ans se débattre dans la piscine d’à côté. Il se précipita pour la sauver de la noyade. Ce n’était pas la première fois qu’il intervenait dans une situation de détresse. C’est Gérard Tremblay 76 ans, qui raconte à qui veut l’entendre, qu’Édouard a déjà fait fuir trois garnements qui voulaient l’extorquer. Édouard mérita pour sa peine, un œil au beurre noir, le pompon de sa tuque arraché et un coup de couteau dans sa belle ceinture en cuir. On ne fait pas ça, avait-il tenté d'expliquer en racontant la mésaventure à la boulangère, en secouant l’index droit et en faisant les gros yeux. D’ailleurs, la boulangère avait admis, elle aussi, que c’est grâce à Édouard qu’elle a combattu, l’an dernier, sa dépression.

    Je n’avais qu’à le regarder agir avec les clients et mes idées noires s’estompaient. Il avait toujours le bon mot pour chaque personne. Un jour, il m’a vu pleurer dans mon bureau. Il est entré et m’a dit, je vais te faire un massage de Penwell. Il s’est installé derrière moi, en frottant ses mains. Puis, il a déposé ses mains chaudes sur mes épaules en marmonnant. C’est dur, c’est mou, parce que c’est toi qui fais tout. Je frotte des deux mains et ça ira mieux demain. – Soudain, il s'est agrippé à mes clavicules et m’a dit : Le traîneau part, tiens-toi bien. Puis en penchant d'un côté et de l'autre. Il me dit : Respire par la bedaine, on descend. Puis, en vibrant ses mains sur ces épaules tout en la tirant par en arrière, il s’est mis à hurler : Wow on va vite! Je me suis mise à rire. - Tiens ton ventre, me dit Édouard. Le Penwell tient toujours son ventre quand il rit. Alors, il m’a brassé comme un prunier et s’est arrêté sec, en imitant le bruit des freins. C’est le cas de le dire, j’étais secouée! Ça faisait longtemps que je n’avais pas ri aux larmes. Notre Édouard, c’est plus qu’un Penwell, c’est une étoile polaire.

Quand il se fait masser, Édouard adore le moment ou il se retourne sur le dos. Il a la sensation de flotter. Je l’enveloppe d’une lourde couverture de laine. Il en grogne de plaisir. Je masse ses petites oreilles et son petit crâne à travers ces cheveux fins. Les paupières de ces yeux bridés papillonnent.

    Ça va Édouard?

     Ouais, c’est comme si j’étais dans mon traîneau.

  Et avec les doigts courts de sa petite main large, il mime des vagues et pianote en soufflant la brise.

Dans son chaud costume, Édouard est entré chez lui, par la fenêtre de la cave, discrètement comme l’impose son personnage. Le lendemain, sa mère me donna un coup de fil après qu’Édouard eut raconté son aventure chez le masseur.

    Allo! Combien vous dois-je pour le massage de Penwell.

    Mais je vous en prie madame, c’est à son tour de recevoir un cadeau.                   

 Joyeux Noël!

mercredi 4 décembre 2024

EN VÉRITÉ IL EST ÉCRIT QUE

 

EN VÉRITÉ IL EST ÉCRIT QUE

  L’année achève. Noé m’avait dit : d’ici la fin de l’année, je te ferai parvenir un exemplaire du livre. Le colis réagira à la fréquence magnétique de tes mains et se laissera déballer par toi seul. Après un itinéraire et un parcours extraordinaire, cette boîte d’un matériau inconnu, cabossé et maculé d’estampilles interplanétaires vibre encore de son périple. Les frémissements viennent-ils du colis ou de mes mains avides de le déballer? Au contact de ma main, la fibre s’humecte et se détache, laissant apparaître un deuxième emballage de feuilles fines métalliques. J’y fais une entaille qui s’ouvre sans effort, dégageant une odeur moite. J’écarte nerveusement la paille thallophyte. L’objet semble intact malgré son voyage intergalactique. J’ai entre mes mains le plus grand livre sur le massage intitulé ManOeil.

  ManOeil est un traité de massage atemporel gravé sur de fines feuilles luminescentes illustrées par des hologrammes. Noé y a joint une note me rappelant de le manipuler avec délicatesse, et de l’utiliser seulement quand mon esprit est frais et dispos. De toute évidence, cet objet ancien demande à être manié par des mains consciencieuses. J’ouvre le grand livre, au hasard, sur une planche anatomique édifiante, illustrant le système lymphatique animé. Je tourne les pages, il n’y a aucune pagination. Je referme le livre pour admirer sa tranche, le soupèse et l’examine avec beaucoup d’attention, puis le rouvre. Les pages ne semblent plus dans le même ordre. Noé m’avait bien dit : les chapitres se classent selon ton humeur. Le livre divulgue, dans l’ordre d’importance, les renseignements concernant les préoccupations de son utilisateur. Il détaille les fonctionnements physiologiques et la façon de subvenir aux défaillances pour réguler la capacité d’autoguérison du corps. En le consultant, je finis par saisir que je dois être totalement attentif sinon les lignes du texte dédoublent et les illustrations pâlissent. Si j’ouvre le livre brusquement, les phrases sont en plusieurs langues. Si bien que certains experts sont morts d’épuisements à chercher le début du livre ou à comprendre les infinies probabilités structurales

  Ma mémoire et mon imagination me permettent de progresser. Je réalise que la détente physique et la fluidité de mes mouvements me font prendre conscience de ma pleine présence, inspiration après expiration. Tout prend un sens, mon toucher interprète patiemment les symptômes de l’autre et définit l’itinéraire de mes mouvements.Ainsi les jours de massage s’allongent sur une brise d’épanouissement perpétuelle.

  Il me plaît de croire que ManOeil a toutes les solutions, bien qu’en réalité se soit moi qui les possède. Les secrets de l’univers sont imprimés dans les cellules de mon corps. Bien sûr je nourris mes impulsions, j’accrois mon savoir. Mais ma perception par les sens et par l’esprit ne se fait pas en lisant les livres des experts, pour emprunter des solutions aux problèmes de n’importe qui. La volonté et les moyens pour assurer ma plénitude sont en moi. Il s’agit de connaître ses valeurs personnelles et de baser ses décisions sur elles plutôt que sur un conditionnement social. Je dois être Vérité pour que l’autre dévoile la tienne.

 


lundi 25 novembre 2024

PAUSE DANSE

  Dans mon petit questionnaire au nouveau client, il y a une question, sur les activités et loisirs, pour me faire une idée des occupations habituelles de la personne. Chez la femme, la danse sous toutes ces formes, est la réponse la plus fréquente. Plusieurs préfèrent les danses sociales, certaines se laissent entraîner par le tango, d'autres par le folklore. Les plus énergiques virevoltent en danses acrobatiques, les plus langoureuses se déhanchent en danses orientales et les plus rangées battent la mesure dans les danses en ligne.

  Sandrine vient se faire masser depuis qu’elle enseigne le ballet jazz à temps plein.

        J’avais appris à jouer la passion, la légèreté, la fureur, me confie-t-elle, et j’imposais cette démarche à mon corps. Le massage m’a permis de penser à moi d’abord et mieux ressentir mes limites. Pour moi c’est la pause parfaite

  Pour Cléo, qui fait de la danse sociale professionnelle, le massage marque une pause salutaire pour percevoir ses réflexes avec sensibilité et clairvoyance.

    Si ta main frôlait mon épaule, sans même le vouloir, mon épaule se dressait. Si tu tournais ma main, elle se dépliait. Si tu levais mon genou, ma jambe montait. Et puis, soudain, je me suis rendu compte que mon corps cherchait à deviner et à suivre les manipulations. Ton toucher a eu raison de mon intellect par des séquences intenses au   rythme irrégulier me poussant à l’abandon absolu.

  Portée par un rythme, la danseuse doit entrer dans un état particulier qui lui permet d'atteindre la vibration sensitive pour produire l'énergie et construire la sensation de tempo. Elle oscille, souvent, entre se conformer à  la codification chorégraphique et l’envie de s’en libérer. Je dis bien "l'envie" dans le sens d'une convoitise qui suscite une attention soutenue et donc, une dépense énergétique constante. Si le corps est en déficience, il consommera une énergie empruntée à des fonctions vitales, comme le ferait un sportif dans une épreuve exigeante. Le visage exprimera sans équivoque cette déficience, comme une crampe par exemple. L'oeil sera méfiant, la mâchoire sera contractée et le sourire absent. La danseuse doit s’efforcer de se composer une image et jouer l'impression de légèreté et de liberté. La complexité de certains mouvements de tête impose un entraînement. Pour que les mouvements des danseuses correspondent à l'ensemble de la chorégraphie, elles doivent se soumettre. L'intégration propre du geste, elle, ne se commande pas. La beauté du mouvement est rarement dans la discipline de se conformer, mais se retrouve dans le plaisir de l'exprimer, aisément, à l'unisson.

                              Sur la table de massage, il n'y a pas de faux fuyants. Le corps ne peut mentir. Les zones froides vont trahir le manque de circulation libre, comme les raideurs vont dénoncer des tensions des muscles qui se préparent à réagir. Les rougeurs et les frissons, comme les inspirations et les expirations soudaines vont traduire une réaction à l'effet du touché. Le fait de masser une région musculaire par l'utilisation de mouvements appropriés permettra non seulement la libération de la tension musculaire, mais aussi l'émotion se rapportant à cette tension.

                                   À force d'imiter le pas furtif du félin et les bonds de la gazelle, de mimer la paysanne qui récolte ou la lavandière qui essore son linge, l'expression de joie ou de colère de la danseuse deviennent des réflexes conditionnés. Il y a peu de sentiments authentiques. La performance de la danseuse repose sur des techniques pour utiliser son corps. Dans l'enthousiasme du mouvement, il y a une dépense énergétique, et elle est d'autant plus importante dans le contact physique avec l'autre. Lorsqu'un sujet bouge, il influence les performances de l'autre, même à son insu, il subit la proximité des autres corps. Dans les séances d'improvisation en danse contact, la performance apparaît comme une réaction contre les formes sociales déterminées. Ce qui permet pour certains sujets de se nourrir de cette énergie de groupe, alors que la majorité subit le stress collectif. La liberté de toucher est devenue l'inconsciente consigne de toucher et, de ce fait, mon expérience est entravée par cette contrainte. Je me prétends "électron libre". Pourtant, l'électron libre qui prend contact avec un autre, la durée d'un instant, est dans l'impossibilité de retrouver cette conjonction (librement) à moins que dans leur conscience profonde, ils entreprennent un pointilleux processus de répétitivités. Nous sommes encore dans l'intention de se surpasser.

 La danse oscille en permanence entre la mise en place de structures chorégraphiques et la liberté de leur échapper. Dans les danses animalières, le folklore vaudou, le flamenco, certaines danses orientales ou de jazz moderne, le dialogue répond à un besoin cathartique. La transe, l’exaltation ou les débordements qui apparaissent chez le performeur, le percussionniste ou le partenaire correspondent à une façon de communiquer dans un monde habité, c'est-à-dire un environnement vivant. Je mime une action dans l'intention d'être compris. Il y a, donc, des règles du jeu.

                                                             Les paramètres codifiés des danses traditionnelles et des danses de société reflètent une culture gestuelle partagée. Les mouvements prédéfinis laissent toujours une certaine liberté d'exécution aux interprètes. Encore là, la performance apparaît dans un dialogue aux répliques connues, mais interprétées de bien des façons. Déjà que, dans la danse, je ne respecte pas les conditionnements habituels de l'utilisation de mon corps, je peux tout autant désobéir au meneur de rondes. La danse est liée à une logique physique du corps qui se manifeste par une vigueur insoupçonnée de plusieurs énergies. Ce qui explique cette dynamique où je m'arrime à l'énergie que je déploie. Comme si c'était l'énergie évacuée qui me faisait tourbillonner.  C'est un comportement ancien, primitif, hallucinant.

                   Le massage permettra d'éliminer les douleurs en écartant les agresseurs de façon à ne plus contrarier les réactions organiques qui visent à rétablir l'équilibre. Mais c'est avant de jouer ou de se surpasser que le massage est le plus efficace. C’est la pause régénératrice. Dans une apparente immobilité et un calme méditatif,  le corps a besoin de s'écouter, pour se recharger et irradier cette énergie vitale.

 

 

mardi 19 novembre 2024

MASSAGE TEXXXTO


MASSAGE TEXXXTO 

   Pour honorer Émilie, la capitaine championne de volleyball, ses camarades lui ont offert son premier massage. Noémie étant l’initiatrice de l’idée s’était improvisée connaisseuse en la matière parce qu’elle était venue se faire masser chez moi jouant l’éclaireuse. La fois suivante, le massage fini, elle s’est rhabillée lentement, un peu sonnée. Comme je boucle la séance en procédant à un entretien évaluatif, je lui pose quelques questions.  Elle me répond de façon expéditive pour me questionner à mon tour sur Émilie qui a reçu son massage hier. Je m’empresse de lui souligner que c’est peine perdue. Je ne raconterai pas l’expérience d’une personne que vous connaissez intimement. Surprise, Noémie me fait la remarque :

    Vous écrivez à tour de bras les expériences de plein de monde. Pourquoi ne raconteriez-vous pas notre expérience!

    C’est possible seulement si vous vous êtes concertées et que vous êtes toutes d’accord. Avec votre consentement, ce serait même très intéressant de connaître les raisons qui vous ont motivées à vivre cette expérience.

Noémie m’avoue que cette idée avait germé lorsqu’elles avaient assisté à un de mes ateliers au collège. Noémie, Esther et Bianca papotaient sur les hypothèses d’expérience à vivre. Souvent, elles discutaient par textos. Je leur proposai donc de m’accorder la permission de copier un extrait de leur correspondance sur la question du massage.

    Noémie : G cherché. Y’a pa gran chose de consistant sur des massages consciencieux et constructifs sof qqzun. Otrement y’a plin de sites web kineçon q des grosses pubs qui offrent plein de $ervice$ & gadgets cucus L

-          Bianca : tu veu dire chers et stériles J

-          Noémie : Toi quèss ta trouvé ?

-          Bianca : Ma sœur madi, de nepa alé dans les spas pcq cé cher et impersonnel.Il fo quiè le nom d’une personne et sa photo sur le site pi fo pas q le massage soit associé à l’esthétique sinon cé du bizounage. C détestable l’impression de se faire masser par une entreprise.

-          Noémie : Chacun son trip, moi je ne veux pas aller dans un disneyland de la détente

-          Esther : Tatu vu le blog Masso-Mondo, y’a plein de trucs la dedans. Ma mère m’a dit que cé pamal étoffé. Y’a toujours réponse à nimportekoi sur les sujets épineux

-          Noémie : C le gars ki fait du Heza, ki donne un massage personnalisé. On devrait le suggérer comme cado à notre Émilie. K pense-tu ?

-          Bianca ; Ben avant j’amerais savoir pour la Thalasso

-          Noémie ; Té fol la thalasso cé pour les poupounes

-          Esther: Ouais c vrai. Les petits jets chauds sur le dos, le gommage à la menthe, les techniciennes ki nous tutoies comme des attardées. Y zoffre toutes sortes de services débiles. Me faire crémer au chocolat ou emmailloté comme un shish –taouk, ce n’est pas mon truc. Pi l’odeur des algues me dégoûte

-          Noémie ; Chu déjà allé dans un genre de bain de bouette. On était quatre à tremper dans la diarée de l’otre. Kesse kon peut être connes les filles défoi. Y avait même une mongole avec un masque de mayonnaise qui se vantait de sa peau moelleuse. Jpense k c son cerveau qui était moelleux.

-          Bianca : C dégueux ton affaire. Bon ben fo s’grouiller. Spa pour sa retraite con veu lui offrir. Passons aux vraies affaires !

-          Noémie : Chère Émilie, ns avons fait bocou de recherche. Va te balader sur Facebook Massage Heza pour voir. Moi chu allé voir le masso. C toute unexpériensse.

-          Émilie : J’ai lu l’article : Mon premier vrai massage sur le blog Masso-Mondo Sam fait pensé à ns ôtre. Le plus capoté c la chronik: Massage, sexualité et gâteau au chocolat, c cute et samedi qu’on a une sérieuse longueur d’avance sur les vieilles de trente ans.

  Toujours bien qu’Émilie se retrouve dans mon studio de massage. Je l’accueille avec les politesses d’usage et j’enchaîne avec quelques questions pour tracer l’ébauche  de son profil. Son réflexe est moins de répondre que de répliquer. Voici un exemple :

    Masseur : Nommez-moi une odeur que vous aimez ?

    Émilie : Ça fait un peu bizz vos questions sur le goût, les odeurs, les textures.

    Masseur : La précision de votre réponse va m’indiquer lequel de vos sens est le plus en éveil.

    Émilie : Je ne sais pas…certaines voix humaines me réconfortent.

    Masseur : Est-ce que vous êtes salé ou sucré

    Émilie : Mon chum dit que je goûte sucré. C vrai q c ma tendance !

    Masseur : Tolérez-vous mieux le chaud ou le froid ?

    Émilie : Qu’est-ce que vous voulez dire par là !

    Émilie : Moi aussi j’ai une question. Je voudrais savoir : allez-vous me masser partout ?

    Masseur : Vous ne venez pas voir un masseur professionnel pour faire des flattes-flattes ! C’est le trac de la débutante qui vous fait hésiter, mais il est tout aussi vrai à 30, 50 ou 70 ans. Oui, je masse la région des hanches, l’aine, le sacrum… en fait cela touche la personne dans ses différentes dimensions : physique, mental et spirituelle. C’est un massage holistique.

    Émilie : C’est quoi holy stick ? Ça fait sexuel…

  La cliente ne manifeste jamais ce genre d’inquiétude, bien ça doit leur passer par la tête. Mais Émilie est directe et franche, elle ne tolère aucune zone grise. La voilà sur ma table. Elle saisit qu’elle ne peut entretenir de conversation pendant le massage. Le silence la contrarie, mais elle constate toute l’importance de ne pas être distraite.

  À la fin du massage, après une pause de quelques secondes, elle m’a regardé droit dans les yeux, avec un grand soupir. Et d’une voix éraillée elle me dit : J’ai tout compris !

  Délicatement, j’ai murmuré : Vous avez compris quoi ?

 Elle saisit que ce n’était pas une question, mais une réflexion taquine. 

-     Lorsque j’ai enfin accepté votre regard sur mon corps, j’ai lâché prise. Je me répétais; il en a vu plein d’autres, et je sentais que vos mains étaient pleines d’empathie et ne me jugeaient pas.

 

 

 

 

vendredi 15 novembre 2024

VULVE SÈCHE et PÉRINÉE REFOULÉ


 VULVE SÈCHE et PÉRINÉE REFOULÉ

  On retrouve dans les cultures anciennes des massages recherchés du périnée et de la vulve comme ces quelques techniques africaines et asiatiques ;le gukuna, kunyaza, seitekina, nuru, lingam, yoni indien, massage boudhiste tibétain tantrique. Le périnée chez la Femme est sollicité un besoin d’uriner, un éternuement, un gros rire ou la position debout prolongée, la pratique intense de sports d’impacts, le port de charges lourdes, le tabagisme ou la ménopause. Si ce massage revêt d’abord une importance primordiale à la fin de la grossesse, il a aussi toute son importance après l’accouchement en aidant à apaiser le périnée pour qu'il retrouve plus vite sa tonicité. Le massage du périnée permet d’augmenter l’élasticité des tissus vaginaux. Petit à petit, des liens entre le cerveau et le périnée se tissent pour faire prendre conscience de la musculature  et en acquérir la maîtrise. Lorsque les nombreux vaisseaux dans les tissus se gorgent de sang dans la région pelvienne, la muqueuse du vagin va filtrer le sang et libérer un fluide contenant la transpiration des vaisseaux vaginaux et du mucus du col de l’utérus. Dans ce contexte intime, il est fréquent d’étirer progressivement les petites lèvres, ce qui augmente la sensibilité. L’opposé de l’excision en somme. Le sexe féminin obtient ainsi une sorte de protection, l’équivalent du prépuce des hommes, et favorise la lubrification. Le massage externe du périnée procède par des mouvements entre  la vulve et l’anus. Le massage interne procède  par des mouvements de balancier avec le pouce introduit sur la paroi basse du vagin, l’index sur la peau juste au-dessus de l’anus, avec la visée de pincer légèrement.

  Les vulvodynies correspondent à des douleurs vulvaires chroniques, pour lesquelles aucune cause pathologique n’a été trouvée. La vulvodynie peut être associée à d’autres affections , surtout le trouble du périnée ou les douleurs articulaires et musculaires diffuses typiques de la fibromyalgie. La vulvodynie est parfois isolée.  Mise en lumière récemment cette maladie provoque des douleurs aiguës que parfois un massage de la vulve peut atténuer ou diminuer. Le massage vulvaire stimule la circulation sanguine dans la zone pelvienne, favorisant ainsi une meilleure oxygénation et une meilleure circulation, minimisant ainsi le risque de traumatismes. Le massage vulvaire joue un rôle crucial dans le processus de cicatrisation des lésions périnéales. L’approche consiste d’abord à glisser délicatement le doigt sur les lèvres externes et internes et provoquer patiemment la sécrétion de la précieuse cyprine, entraînant la lubrification. Comme pour tout type de massage, il peut être un puissant outil de relaxation dans le processus de guérison de traumatismes sexuels, d'insécurités liées au corps et la reconnaissance d’un état de bien-être mental et émotionnel profond. Ce sont des problèmes fréquents l’expectative ou l’absence de cyprine. La lubrification externe provient des glandes de Batholin en bas de la vulve et des glandes de Skène en haut. Leur rôle est de faciliter l’intromission. La lubrification interne, plus abondante, permet de protéger les parois vaginales. La respiration joue un rôle majeur durant ce massage. Plus le massage du périnée et de la vulve est pratiqué et plus les capacités de relâchement sont accentuées. La cyprine est l’une des sources d’excitation essentielle.

 


lundi 11 novembre 2024

Faire des oeufs reux

FAIRE DES ŒUFS REUX

  Le facteur le plus déterminant du bonheur, ce n'est pas le climat, le sexe ou l’argent. C’est de quel poulailler je viens, et comment ai-je grandi possiblement sur un territoire ou la sécurité et la confiance règnent. Le bonheur ne vient pas d’ailleurs, il est en moi.

Le bonheur est universel                           VRAI

  50% de l'optimisme est génétique, 10% est lié aux circonstances (le travail, les loisirs, etc.). Et les 40% restants sont dus à notre état d'esprit ou comment on perçoit la vie. On dit que les gens optimistes ont un état d'esprit basé sur l'espoir, les pessimistes basés sur la peur. C'est donc avec ces 40% que l'on peut pondre des œufs en or.

Il existe une recette du bonheur           FAUX

  Disons plutôt une foule de recettes; les œufs au plat, bénédictine, cuit dur, poché… L'idée, c'est de mettre au point sa technique culinaire et se nourrir de bons grains. Par contre ce n’est pas dans les livres de recettes miracles que vous allez trouver.

Le travail rend malheureux                   FAUX

  Le travail, c'est ce qui donne un sens à notre vie. Bien sûr, tout le monde aime les vacances, mais pas à longueur d’année. C'est ce qui explique pourquoi les chômeurs ont tendance à se dire moins heureux que la moyenne. Mais attention, si le travail rend heureux, ce n'est pas parce qu'il nous permet de gagner davantage d'argent. C'est pour le sens qu'il donne à notre vie, et pour toutes les personnes avec qui il nous met en relation.

Les gens mariés sont plus heureux       VRAI

  Les gens mariés sont plus nombreux à se dire heureux. Mais en fait, le mariage n'est qu'un indice. L'important, c'est surtout d'avoir des relations intimes significatives. Les gens célibataires ont aussi tendance à se dire très heureux parce qu'ils ont un réseau social important. C'est d'ailleurs le facteur le plus déterminant du bonheur: l'existence d'un bon réseau social.

Les gens en santé sont plus heureux      FAUX

  Au contraire, ce sont en fait les gens heureux qui ont tendance à être plus en santé. C'est d'ailleurs ce qui explique pourquoi des personnes handicapées se disent aussi très heureuses. Comment explique-t-on cette corrélation? Les gens heureux, on le sait, ont tendance à avoir des habitudes de vie plus saines, sont moins souvent malades, vivent plus longtemps. Mais la santé, ce n'est pas que physique. Il faut avoir un bon équilibre mental. Et le bonheur c'est aussi l'équilibre psychologique.

     Nous avons tous besoin de liens sociaux avec les gens et les communautés ; de la sécurité de pouvoir être nous-mêmes sans subir de préjudice important, de prévoir la venue du renard dans le poulailler et en ayant le sentiment qu'un petit obstacle n'enverra pas toute notre vie dans le chaos. Le chemin du bien-être est propre à chacun, qu'il s'agisse de trouver le calme à travers la méditation ou recevoir un bon massage, et se mettre en harmonie avec les autres.