Danielle fouille dans son sac. Une odeur de menthe
artificielle s’en échappe. Elle développe une pastille et la fait disparaître
en troussant ses lèvres. Son parfum au patchouli, et l’effluve de son savon de
corps à la mandarine, s’obstinent avec l’odeur amandée de sa crème à main. Ces
odeurs sonnent faux sur elle, comme sur tant d’autres personnes s’imaginant
nettes en sentant le naturel de laboratoire. La chair doit-elle être aseptisée
et aromatisée comme le suggère la marché de la santé? Autant une personne
utilise de produits, autant son champ de sensibilité rétrécit par l’effacement
des odeurs organiques révélatrices. La désodorisation asphyxie la peau, gomme
les fibres délicates et berne les messages sensitifs.
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